Entretien paysager
L’utilisation de plantes grimpantes pour végétaliser les façades des bâtiments et autres surfaces verticales (clôtures, tonnelles, etc.), permet de réduire la réverbération de chaleur à proximité. des murs de bâtiments et ainsi de diminuer les besoins en eau des plantes adjacentes. Attention toutefois car les murs vivants extérieurs (végétaux plantés sur toute la surface du mur, dans des structures modulaires ou des poches de géotextile par exemple), qui procurent une foule de fonctions et bénéfices, requièrent typiquement davantage d’irrigation que les plantes grimpantes.
Selon le type de plantes sélectionnées, les toitures végétalisées peuvent ne requérir aucune irrigation. Toutefois, la majorité des toitures végétalisées bénéficieront d’une irrigation d’appoint pour un meilleur développement de la végétation. La position sur la toiture est également toute indiquée pour la réutilisation des eaux pluviales qui peuvent être captées à même la toiture et redistribuées via des matériaux capillaires par exemple.
Les arbres de rue et autres plantations en milieu fortement minéralisé requièrent typiquement plus d’apports en eau. Les matériaux inertes les entourant empêchent ou diminuent le ruissellement de l’eau de pluie dans le sol et reflètent la chaleur, créant des conditions de sécheresse pour les végétaux. Diriger les eaux pluviales vers les aires de plantations de ce type peut diminuer significativement les besoins d’irrigation.
Facteurs influençant les besoins en eau
Un orage d’été (durée de pluie de 2 à 3 heures) peut apporter de l’ordre de 20 à 30 mm, ce qui correspond environ à 4 à 5 jours d’évapotranspiration; après un tel orage, on peut donc suspendre l’irrigation pendant 4 à 5 jours, sans dommage pour la végétation. Une pluie continue de 12 heures (épisode pluvieux parfois constaté au printemps ou à l’automne) apporte de l’ordre de 30 à 40 mm, soit environ 10 jours d’évapotranspiration à cette période de l’année. Restez à l’affût des signes de stress hydrique chez les plantes et arrosez lors des premiers signes, si aucune précipitation n’est prévue à court terme. Placez un pluviomètre ou autre contenant à mesurer sur votre terrain qui permettra de vérifier le niveau d’eau de pluie tombée. Une fois par semaine ou plus souvent s’il pleut abondamment, vérifiez le niveau d’eau et notez‑le, puis videz le contenant et réinstallez‑le.
Si le sol est frais (légèrement humide) dans les premiers 15 à 30 cm (plus pour les arbres et arbustes, la plupart des plantes y trouveront leur compte. Plus les plantes sont hautes et imposantes, plus l’épaisseur de sol frais doit être importante. Par ailleurs, permettre aux premiers centimètres de sol de s’assécher entre les arrosages favorise une croissance racinaire en profondeur.
Tel que discuté précédemment (voir section Besoin en eau), chaque type de plante a des besoins spécifiques en fonction de son type de croissance.
La densité de plantation intervient de deux façons sur les besoins en eau. Dans un premier temps, une forte densité diminue la quantité de sols à nu, crée de l’ombrage et un effet brise‑vent, diminuant du même coup les pertes d’eau par évapotranspiration et donc les besoins en irrigation. Toutefois, plus de végétaux impliquent aussi une plus grande demande brute puisque davantage de plantes sont en compétition pour la m.me ressource.
Pour plusieurs plantes, la croissance en élongation est la phase critique, et donc celle où les besoins en eau sont les plus importants. Pour les plantes ligneuses, cette période se situe vers les mois de juin et juillet alors que c’est plutôt au début du printemps pour les herbacées. Les besoins des vivaces varient selon des cycles, les besoins étant souvent plus importants avant et pendant la floraison. Après la floraison, les besoins sont moindres. Le mûrissement des fruits requiert des quantités d’eau plus importantes. Les plantes ligneuses ont un stade dit d’aoûtement, généralement en août, à partir duquel leurs besoins en eau sont réduits considérablement.
L’ensoleillement, le vent et la réfraction de chaleur par les bâtiments et les surfaces inertes (réverbération) ont tous le même effet, à des degrés différents : ils augmentent les besoins en eau de la plante. La demande en eau peut être comparée selon l’exposition générale à l’un ou l’autre (ou plusieurs) de ces éléments : plein soleil > mi‑ombre > ombre, face aux vents dominants > semi‑expos. > abrité, etc.
Une façon d’évaluer la capacité de rétention de l’eau consiste à creuser un trou sur quelques dizaines de centimètres, le remplir d’eau et observer le temps nécessaire pour que celui‑ci se vide. Si le trou est vide en moins de 30 minutes, la vitesse de drainage est importante (probablement m.me trop pour des espèces peu adapt.es aux conditions sèches) et si de l’eau subsiste après 24 h, le drainage est inadéquat et requiert alors un amendement ou la sélection d’espaces adaptées à ces conditions. Lorsque le drainage ne remplit pas son mandat, on peut aussi planter les végétaux en hauteur d’une petite butte plut.t qu’en cuvette pour inciter l’eau à s’écarter du collet de la plante.
Grâce à des formules mathématiques, et en connaissant les différents paramètres, on peut calculer l’évapotranspiration théorique d’un gazon « standard ». Pour les autres types d’espaces verts, on applique le même raisonnement, en adaptant la valeur de l’évapotranspiration à la végétation (p. ex. augmentation pour des plantes à massifs, diminution pour des arbustes), et à la situation (p. ex. diminution pour un massif ombragé ou abrité et augmentation pour un massif particulièrement expos. au soleil ou au vent). Certains sites internet calculent pour vous le potentiel d’évapotranspiration (p. ex. www.agrometeo.org). Utilisez-les !
Système d’irrigation automatique
Pour l’irrigation contrôlée par un employé, les municipalités devraient s’assurer que leurs équipements correspondent bien aux objectifs d’arrosage énoncés, par exemple, l’utilisation de tuyaux de bon calibre plutôt que surdimensionnés. Former ou embaucher un ou des techniciens qui connaissent l’irrigation automatique et qui pourront gérer l’ensemble des systèmes d’irrigation. Il est aussi possible d’embaucher des entreprises, notamment celles qui sont membres de l’association Irrigation Québec, puisque celles‑ci sont formées en fonction des normes BNQ, visant entre autres à optimiser l’économie d’eau potable au jardin
À partir du printemps 2023, les premières cohortes d’entreprises certifiées O’Certification environnementale (OCE) seront prêtes. En utilisant leurs services et en les recommandant à leurs citoyens, les municipalités peuvent ainsi s’assurer d’une utilisation optimale des systèmes d’irrigation sur leur territoire, notamment grâce aux audits terrain des systèmes d’irrigation qu’elles seront en mesure de faire chez les citoyens et les commerces afin de réduire l’utilisation de l’eau potable. L’installation dans les règles de l’art de systèmes de contrôle centraux qui permettent de gérer l’ensemble d’un parc de systèmes, détecter et isoler toute fuite ou autre problème peut réduire la consommation d’eau potable destinée à l’arrosage de 60 % (et parfois plus). Voir la norme BNQ 0605‑500/2019 Aménagement paysager à l’aide de matériaux inertes. L’utilisation d’une minuterie et de capteurs permet de régler automatiquement la durée et le moment d’un arrosage requis et doit être mise à jour régulièrement en fonction des besoins réels et actuels des plantes (croissance) et en fonction de la période et des conditions météorologiques qui prévalent. Les détecteurs d’humidité et/ou de pluie reliés à un système d’arrosage automatique évitent d’arroser une zone déjà humidifiée et de mieux cerner les besoins en eau de vos plantes. Ces détecteurs sont obligatoires dans certaines municipalités. Les plus récents équipements sont reliés à des centrales météorologiques, ce qui permet d’éviter de déclencher le système avant ou durant un épisode de pluie. La technologie liée à l’irrigation de précision est très développée. Profitez‑en pour automatiser vos systèmes, ce qui réduira à la fois votre consommation d’eau et la complexité et le temps requis pour le suivi de ceux‑ci.
Station météo
L’installation d’une station météo, même rudimentaire, dans une municipalité permettrait d’avoir accès facilement à l’évapotranspiration potentielle locale ainsi qu’aux données de précipitations. Plusieurs modèles clé en main existent à des tarifs raisonnables.
Installer et entretenir une station météo reliée par adresse IP à votre site Internet vous permettrait, ainsi qu’à vos citoyens, de mieux connaître la hauteur de pluie tombée, et par conséquent de mieux prévoir les besoins en irrigation/arrosage.